Sous la plume de Jeanne

Il est des couples mythiques, énigmatiques, romantiques, magnétiques, macrobiotiques (je m’égare…)  qui font partie de notre histoire collective, voire de notre patrimoine. Et voici comment, par le fait d’une simple conjonction de coordination de deux lettres, ces couples se retrouvent liés pour le meilleur et pour le pire.

Dans un récent article « Pif, mon père et moi » je vous parlais de l’un de ces indécrottables duos formé par Pif le chien et Hercule le chat. D’autres duos ont eu une renommée internationale à l’instar de Laurel et Hardy (alias « Stan et Ollie »). Le plus gros, vous demandez-vous ? C’est Hardy, celui qui décide. Laurel, c’est le chétif, le naïf, le maladroit, le « ouin-ouin » de service.

Parmi les couples les plus iconiques, celui formé par Bonnie Parker et Clyde Barrow. Si le couple de de gangsters américains a tant marqué l'histoire de son aura mystique, c'est aussi grâce au film d'Arthur Penn « Bonnie and Clyde » sorti en 1967. Immense succès international, ce polar sulfureux sur la cavale d'un couple de braqueurs s'inspirait librement de la vie de deux malfaiteurs bien réels, qui sévirent dans les années 30 aux États-Unis. La diabolique Bonny est interprétée par la sensuelle Faye Dunaway et le ténébreux Clyde par le tombeur de ses dames, Warren Beatty.

Moins glamour (mais quand même...), Stone et Charden, Boule et Bill, Maritie et Gilbert Carpentier, Starsky et Hutch (Ah, la belle époque ! celle des cols de chemise « pelle à tarte » et des pantalons pattes d’eph). Et bien sûr, Castor et Pollux. Fils de Léda et de Zeus (délicat  et lourd héritage….), ils furent probablement les frères jumeaux les plus célèbres de la mythologie grecque pour leurs nombreux exploits divinisés comme protecteurs des marins.

Autre paire de jumeaux, plus près de nous et probablement issue d’une autre galaxie, les frères Bogdanov. Ne me demandez pas qui est Igor, qui est Grishka, intimement liés tous deux par ce que l’on pourrait qualifier gentiment de physique improbable au niveau du visage. Je serais tentée de dire que l’un fait peur et que l’autre plus encore. Mais comme ils viennent sûrement d’une autre planète et ont dû intervertir plusieurs fois leurs enveloppes cosmiques, qu’importe.

Des policiers en costume noir, chemise blanche et cravate noire, chapeau melon et bottines à clous, armés d'une canne… J’allais oublier les deux plus célèbres faux jumeaux : Dupond et Dupont. Les « Dupondt » comme on les appelle. Physiquement semblables en tout point sauf ? La forme de leur moustache. Selon Hergé, celle de Dupond serait droite, en forme de D incliné, quand celle de Dupont serait troussée ou en forme de T renversé. Les « Dupondt » adeptes des pléonasmes et redites, des contrepèteries aussi. « Botus et mouche cousue » est l’une des plus connues. On y ajoute également « Je sirais même plus, Dire » pour « Je dirais même plus, Sire », « Majesté, Votre Sire est bien bonne » (après une glissade sur un parquet trop bien encaustiqué) et d’autres sottises : « C'est mon opinion et je la partage ».

Des Dupond et Dupont, il arrive d'en rencontrer. Ainsi en est-il de ces couples parfois, qui partent en voyage organisé et qui, de peur de se perdre au milieu d’un troupeau de touristes grégaires, sont allés au préalable dans cette grande enseigne dédiée au sport s’acheter le même coupe-vent, la même parka, les mêmes chaussures de marche, les mêmes pantalons… et pour qui, de toute évidence, le ridicule ne tue pas.

- Ah non ma chérie, là tu es en train de mettre mon pantalon.

- Tu es sûr ? Mon Dieu, j'ai grossi à ce point ?

- Juste un peu mon amour...

Crédit photo : Image par Melanie van de Sande de Pixabay