Sous la plume de Jeanne

Sous la plume de Jeanne

Prête-moi ta plume - BIOGRAPHIES -


C'est ça l'amour

Récemment, je vous ai parlé de ce couple d'agriculteurs que j'accompagne depuis quelques mois dans leur récit de vie.

 

Gabrielle a 82 ans. Joël, 83.

 

Derrière cette biographie, il y a l'envie pour chacun, de laisser un témoignage de leur vie - professionnelle et personnelle - dans une époque où le monde de l'agriculture a connu une incroyable révolution.

 

Sans oublier la place de la femme dans un environnement très masculin ; toutes ces femmes qui ont réussi à s'affranchir et à affirmer haut et fort leur place, leur statut, jusqu'à devenir la pierre angulaire des exploitations.

"Qu'aurais-je fait sans ma Gabrielle ?" me confiait Joël.

 

Ce récit c'est également un acte d'amour qu'ils s'offrent mutuellement ainsi qu'à leurs cinq enfants, quinze petits-enfants et trois arrières petits-enfants.

Ce livre sera offert à chacune et chacun d'entre eux en août prochain à l'occasion de leur 60ème anniversaire de mariage.

 

En attendant, nous sommes tous les trois en phase de relecture car le manuscrit est terminé. Gabrielle et Joël sont très fiers d'être allés au bout de ce projet.

 

La relecture est toujours un moment particulier. Parfois c'est une tâche ingrate ; parfois encore, elle est ravissement lorsque certains passages plus émotionnels que d'autres surgissent.

 

En 1962, Gabrielle a 20 ans. Joël, 21.
Depuis quelque temps, Joël en pince pour sa Gaby. Mais voilà, l'appel sous les drapeaux l'éloigne de son Anjou et surtout de Gabrielle qui a bien remarqué ce beau brun aux yeux bleus mais qui attend probablement que Joël fasse le premier pas.

Ce qu'il fait en lui adressant une première lettre, puis une seconde etc.

Gabrielle répond avec constance.

 

Derrière ses mots, un constat exprimé simplement : elle trouve le temps long.

Derrière ses mots, une remarquable analyse du sentiment amoureux et de ses effets.

Sans oublier le papier à lettres que Gabrielle avait pris soin de parfumer...

 

 

Extrait - lettre du 18 novembre 1962 -

 

"...mais que veux-tu, il faut bien se résigner et je pense que tu dois bien être à peu près comme moi : trouver quelquefois les jours bien longs et comme tu me mettais sur ta dernière lettre quand on a le cœur attaché à quelqu’un, la vie en soi-même est complètement bouleversée ; et c’est vrai car je me suis jamais posée tant de questions que je me pose maintenant.

Que veux-tu c’est la vie. Mais on m’avait dit que de fréquenter posait beaucoup de problèmes et c’est vrai. Que veux-tu, on n’a rien sans peine. C’est ça l’amour, il y a son bon et son mauvais côté ; on regarde trop facilement le bon, ce qui peut donner des petites déceptions

Tu as bien trouvé que le papier à lettre était parfumé. Mais je vais te dire ce que j’ai fait : j’ai été au coiffeur il y a huit jours. Il m’a donné un petit calendrier parfumé et moi je l’ai mis dans le bloc de papier à lettres. Alors naturellement tout le papier était parfumé.

 

 

 


11/04/2024
2 Poster un commentaire

...et que des jours meilleurs sont en route.

 

 

Depuis plusieurs mois, j'accompagne un couple d'agriculteurs dans leur récit de vie.


Nous arrivons à la fin.

Le manuscrit est presque terminé.

Dans les petits fignolages, de ci, de là, pour compléter, ajuster, ne pas oublier, préciser, des mots de sagesse exprimés avec une telle spontanéité qu'ils en sont d'autant plus touchants.

 

"Chaque situation de la vie est temporaire. Ainsi, quand la vie est belle assurez-vous d’en profiter et d’accueillir pleinement ce qu’elle vous offre. Quand la vie n’est pas si bonne, souvenez-vous que cela ne durera pas éternellement et que des jours meilleurs sont en route".


Gabrielle & Joël


26/03/2024
2 Poster un commentaire

Gabrielle et Joël

Depuis plusieurs mois, j'ai le privilège d'accompagner un couple d'agriculteurs dans la rédaction de leur récit de vie. Gabrielle a 82 ans, Joël, 83. Tous les deux ont des rides de soleil et de bonheur autour des yeux malgré une vie rude qui n'a pas épargné leur corps.

 

Je les apprécie beaucoup. Ils ont toujours pour ma personne de délicates et tendres attentions (du vin Sourire, récemment un énorme bouquet de mimosa, des chocolats..).

 


Gabrielle a le regard malicieux, doux ; elle est d'une grande bienveillance.

Joël a l'esprit vif et le sel qui va avec, et qu'il continue d'avoir malgré une maladie sérieuse contre laquelle il lutte depuis quelque temps.

 

Récemment, il me prit au dépourvu.
Il m'annonça que désormais nous étions amis.  « N'est-ce pas Marianne ?! » me faisant comprendre que ce n'était pas négociable, comme une tendre déclaration qui ne dit pas son mot.

 

Ce même Joël, qui en me racontant le passage à l'an 2000, eut des mots d'une poésie... « On nous prédisait la fin du monde. Il n'en fut rien. Le 1er janvier 2000, le soleil était toujours là et la lune aussi ».

 

Je reviens à ce sel - qui lui va si bien - lorsqu'il me parla récemment de ses quatre filles qui, il y a plusieurs années de cela, étaient devenues adolescentes et jeunes femmes  :  « C'est simple. J'ai dit à mon voisin qui avait trois fils, « rentre tes coqs afin que je puisse faire sortir mes poules ! »

 

Gabrielle et Joël, je les aime.


13/02/2024
1 Poster un commentaire

Fanal


Il y a quelques années de cela, un jeune homme me contacta pour accompagner son père dans l'écriture de sa vie. Une vie qui, selon lui, était digne d'un scénario d'un film de Bollywood. Son papa était justement d'origine indienne. Il vivait désormais sur l'île de la Réunion.

 

Quelques jours plus tard, je fis la connaissance (par téléphone) de Mohamed Raza Hassanaly. Il m'a suffi d'entendre sa voix, douce et chaleureuse, pour pressentir que cet accompagnement serait sous "bonne protection".

 

A la première séance, je compris mieux ce que son fils voulait dire.

La vie, que dis-je, le destin de Mohamed Raza Hassanaly fut tout sauf banal.

 

Celui que l'on appelle "De Gaulle" du haut de son 1,98 mètre a vécu bien des épreuves. A 26 ans, il est frappé par un décollement de rétine qui le prive progressivement de la vue pour devenir complètement aveugle.


Mohamed aurait pu courber l'échine, vivre à moitié. Il n'en a rien fait. Il a choisi d'être un homme debout. Sa cécité l'a doté d'un troisième oeil qui lui a permis tout au long de sa vie de voir au-delà, d'anticiper, de ressentir, d'être un visionnaire. Cet entrepreneur dans l'âme a vécu mille vies et a été à l'origine de nombreuses innovations et créé nombre de sociétés.

 

Dans le livre que nous avons écrit ensemble "Fanal", Mohamed Raza Hassanaly se confie, se raconte. Il n'oublie pas d'où il vient. "Fanal" (cette lanterne qui guide les marins) c'est l'histoire d'un homme hors du commun ; de ces hommes qui sont là pour nous rappeler que même si nous ne sommes pas tous un Mohamed Raza Hassanaly, chacun d'entre nous peut aussi apporter beaucoup aux autres.

 

 

Merci de votre confiance Monsieur.

 

IMG_9569.jpg

 

 


16/11/2023
0 Poster un commentaire

Ces blogs de Littérature & Poésie pourraient vous intéresser