Sous la plume de Jeanne

Mon passe-temps favori, c'est laisser passer le temps, avoir du temps, prendre son temps, perdre son temps, vivre à contre-temps.

Françoise Sagan

Ecrivaine, romancière, dramaturge

1935-2004

Dans une entrevue accordée au magazine « Philosophie Magazine », le philosophe André Comte-Sponville revient sur cet énigmatique « Carpe Diem ». Cueillir le jour, oui mais comment ?

Extrait :

- Que signifie la formule « l’art de ne rien faire » à vos yeux ? Elle renvoie à une rêverie ? Une espérance ? Une peur ?

- Une rêverie, oui. Il y a longtemps que je rêve de ne plus écrire, d’être assez sage pour que vivre me suffise. Il m’arrive d’y parvenir à peu près mais cela ne dure jamais très longtemps. L’angoisse ou la mélancolie reviennent vite, et plus encore le sentiment de la vanité de tout, tel que l’Ecclésiaste (*) l’a si merveilleusement exprimé.

En apparence, cela donne raison à Pascal : je n’arrive pas à demeurer en repos dans ma chambre. Mais je crois plutôt que cela donne raison à Montaigne : cela prouve simplement que je ne suis pas un sage, que je n’agis pas assez, que je n’aime pas assez, ou bien que l’écriture est sans doute l’action qui me convient le mieux ou le moins mal.

Cela dit, il m’arrive aussi d’être heureux de me promener avec ma compagne, ou de rester avec elle « en repos dans ma chambre » comme dit Pascal, et de trouver cela encore plus délicieux que l’écriture ! »….

(*) L'Ecclésiaste ou le Qohélet (traduction grecque de l'hébreu קהלת Qohelet, « celui qui s'adresse à la foule ») est un livre de la Bible hébraïque et donc de l'Ancien Testament.

Il y a celui qui est fainéant par paresse et lâcheté de caractère...

Puis, il y a l'autre fainéant, le fainéant bien malgré lui qui est rongé intérieurement par un grand désir d'action, qui ne fait rien...parce qu'il n'a pas ce qu'il lui faudrait pour être productif...

Vincent Van Gogh

1853-1890

Peintre

Lettres à son frère Théo

Si vous êtes plutôt du genre à palper fébrilement votre smartphone dès que l'attente se profile sur un quai de gare ou dans l'antichambre d'un médecin, suivez plutôt les conseils de la philosophe Simone Weil (*) qui nous invite à "suspendre sa pensée, à la laisser disponible, prête à recevoir dans sa vérité nue, l'objet qui va y pénétrer".

Notre bonheur n'est pas en nous : "Seul ce qui nous vient du dehors, gratuitement, par surprise, comme un don du sort, sans que nous l'ayons cherché, est joie pure".

Encore faut-il savoir rester ouvert, sans plan, sans projet, au mouvement du devenir.

(*) Simone Weil est une philosophe humaniste française, née à Paris le 3 février 1909 et morte à Ashford (Angleterre) le 24 août 1943.

Connaissez-vous Joligibus ?

Il s'agit du pire tire-au-flanc de la légion romaine.

Joligibus apparait dans "Le Bouclier d'Averne" - 11ème album de la bande dessinée "Astérix" publiée en 1968.

Ce tire-au-flanc ET alcoolique notoire (personne n'est parfait) exprime ainsi sa philosophie au travail :

"Ben, j'ai fini la première moitié de la première dalle. Je souffle un peu ; je finis la deuxième moitié de la première dalle ; je souffle un peu, je passe à la première moitié de la deuxième".