Sous la plume de Jeanne

Sous la plume de Jeanne

Le cocorico, vous me le faites en dièse ou en bémol ?

Quand le caquetage de nos poules inspire la science…Que ceux qui prennent encore nos gallinacés favoris pour des « animalis stupidus » aillent se rhabiller. Des chercheurs viennent de prouver que nos poulettes sont tout sauf des dindes attardées au langage balbutiant. Merci qui ? Merci l’intelligence artificielle. En effet, des algorithmes d’apprentissage viennent d’être sollicités pour tenter de décoder son langage. Génial, non ? Et de constater ainsi l’étendue du répertoire vocal des poules. C’est-à-dire ?

 

Et bien aux États-Unis, des chercheurs de l’Université de Géorgie ont travaillé avec des éleveurs afin de mettre au point un programme d’apprentissage automatique qui puisse analyser les vocalisations des poulets préalablement enregistrées. Ce recours à une intelligence artificielle vise à mieux cerner l’état de santé de ces animaux d’élevage soumis à la promiscuité et au stress. Les poulets devenus cobayes ont ainsi été confrontés à plusieurs situations pour déceler en particulier leurs maladies respiratoires. 

 

Résultat ? L’algorithme a prouvé qu’il était à même de faire la distinction entre une « SOS poule en détresse » et une poule « yes ! », si tant est que ce gallinacé puisse prendre son pied dans un élevage intensif qui compte des milliers de congénères. Pour autant, d’un point de vue comportemental, l’expérience a montré toute la subtilité de la communication chez ces oiseaux. 

 

Peut-on parler de langage chez la poule ? Et comment ! C’est ce qu’a montré l’éthologue Sophie Lumineau à l’Université de Rennes. Et cela commence très tôt dans la relation entre la poule et son poussin. Dès l’incubation, 3 jours avant l’éclosion, le poussin va percer la membrane située sous la coquille de son œuf pour vocaliser avec sa mère. La femelle glousse, le petit pépie et c’est parti pour un dialogue qui ne va plus s’interrompre. C’est grâce à son syrinx, l’équivalent de notre larynx, mais avec deux paires de cordes vocales, que la poule va caqueter.

 

Et sachez que la Castafiore peut elle aussi aller se rhabiller. Les chercheurs ont identifié chez les poules pas moins de 24 vocalisations différentes. Tout le monde connait bien-sûr le célèbre « cocorico », ce cri du mâle appelant sa dulcinée à aller batifoler avec lui sur, dans, ou derrière la botte de paille. Quant au non moins illustre « Cotcotcotcodec », il est une réponse à un cri d’alarme émis en cas de danger. La subtilité du « Cotcotmachin chose » pousse même le détail à préciser si le prédateur est aérien (rapace) ou terrestre (serpent, renard…). Enfin, il existe aussi les cris d’offrande alimentaire. La poule est capable de transmettre ses préférences à son poussin en pointant avec le bec l’aliment qu’elle lui recommande. Si c’est pas mignon !  

 

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23/05/2020
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