Sous la plume de Jeanne

Sous la plume de Jeanne

Il y a décidément beaucoup de rire dans la galanterie (*)

Tiens, tiens…le 8 mars approche et avec lui, depuis plusieurs années, la journée internationale du droit des femmes. Fallait-il en arriver là ? Probablement si l’on en croit la situation de certaines d’entre elles, ici et ailleurs. Pour autant de raisons irrecevables et inacceptables, oui, il fallait sûrement une journée qui soit dédiée aux droits des femmes. Que l’on ne se méprenne pas sur mes propos. Si je revendique l’égalité des traitements, c’est au nom d’une égale considération des intérêts de tout être humain, fusse-t-il femme, homme. Dit autrement, toute personne doit peser les intérêts des uns et des autres sur la même balance. A mes yeux, c’est possiblement cela cette journée du 8 mars et en aucun cas, une revendication féministe.

 

Je ne suis pas féministe. Bien-sûr, je remercie toutes ces femmes qui ont œuvré pour le droit des femmes et qui l’ont gagné souvent de haute lutte. Bien-sûr, je suis contente de pouvoir voter, avoir mon propre compte bancaire, être reconnue comme un « être responsable » (!) - ce qui, au sens juridique du terme, il n’y pas si longtemps, n’était pas le cas. Mais « prendre la Bastille » pour revendiquer être l’égale de l’homme, pour être « comme lui » ( ?)…Non. D’ailleurs en quoi les femmes et les hommes sont-ils censés se ressembler ? Mis à part le fait qu’ils aient chacun deux yeux, deux oreilles, une tête, un corps…. ils ne se ressemblent en rien. Et c’est tant mieux. Je n'ai pas envie de ressembler à un homme. Et si je devais revendiquer quelque chose, c'est ce bonheur qui m'a été offert sur cette terre de m'incarner dans l'âme, le corps et le coeur d'une femme.

 

En 2018, Catherine Deneuve avait soulevé les foudres dans une tribune qu’elle avait co-signée à rebours des réactions suscitées à l’occasion de l’affaire Weinstein. Dans cette tribune, il avait été rappelé que si le viol est un crime, la galanterie n’est pas une agression machiste et les cosignataires de défendre la « liberté d’importuner » des hommes. Et de rappeler que les femmes sont suffisamment clairvoyantes pour ne pas confondre drague maladroite et agression sexuelle.

 

Je n’ai pas envie d’être l’égale de l’homme (sauf en droits, cela va de soi). J’ai envie qu’un homme s’arrête pour me proposer son aide quand je ne sais pas changer une roue de voiture (encore faut-il que l’homme sache le faire…. Bisou). J’ai envie qu’il m’ouvre la porte et me propose de passer devant lui. J’ai envie qu’il m'offre son aide pour porter des charges trop lourdes. J’ai envie qu’il me fasse un compliment sur ma tenue. J’ai envie qu’il me charme en me faisant rire. J’ai envie qu’il soit prévenant. J’ai envie qu’il m’ouvre la porte de la voiture pour m’inviter à y prendre place. Oui, j’ai envie de tout cela. On appelle cela, je crois, la galanterie. Cette disposition, comme le rappelle le Littré, « à se montrer courtois envers les femmes, à les traiter avec déférence, à les entourer d’hommages respectueux, d’aimables prévenances ». Il y a dans ce mot quelque chose de l’ordre du sentimental, de doux. Et moi, ça me va bien.

 

 

Il m'a vendu des pommes et du foin avec beaucoup de galanterie, et je veux lui rendre sa politesse (Musset)

 

(*) Alice Ferney – La conversation amoureuse -

 

 

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Image par Pexels de Pixabay



05/03/2021
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