Sous la plume de Jeanne

Sous la plume de Jeanne

De la vertu thérapeutique de la lecture...

Combien de fois n’a-t-on entendu « Où va donc le monde ? ». Aux résignés, aux bougons, aux Calimero, aux Cassandre, je leur répondrai ceci : Lisez parce qu’il est sûrement plus facile de « carpe diem » en lisant, parce que la lecture est un art de vivre. Oui, de vivre. Parce que la lecture nous apprend à jouir, à nous réjouir des présents de chaque jour ; à comprendre que les invitations que nous envoie la vie sont souvent des réponses à notre disponibilité. A défaut de nous rendre disponible (ou plus précisément de vouloir nous rendre disponible), nous restons en questionnement constant, faute d’entendre et/ou de voir les messages envoyés qui restent lettre morte ; comme des bouteilles à la mer que la vie nous envoie et que nous laissons passer. Dommage pour ceux qui ne voient rien, n’entendent rien. Ils ne sauront peut-être jamais que la lecture suppose l’éviction de tout ce qui est déplaisir, à commencer par la souffrance, la douleur et qu’elle est un acte éminemment hédoniste.

 

Il est temps de se soigner : prescription thérapeutique à suivre en cas d’orage, de temps moroses : prenez un papier, un crayon. A partir de vos lectures, notez les phrases liées à la notion de bonheur, de joie qui sont (à vos yeux) les plus belles, les plus fortes. Relisez-les matin et soir. Quel effet à en attendre, me direz-vous ? Ceux qui dès le matin commencent leur journée en grognant contre le soleil qui est trop voilé, le café qui est trop amer, la chemise à laquelle il  manque un bouton, s’entendront peut-être dire le soir « merci ».

 

Voici un petit spicilège (ou florilège….) personnel de phrases « heureuses » :

 

La plus connue peut-être :

« J’ai décidé d’être heureux parce que c’est bon pour la santé » (Voltaire, « Lettres »).

 

« Comme la fraise a le goût de la fraise, ainsi la vie a le goût du bonheur » (Alain, « Propos sur le bonheur »).

 

« Les biens de la fortune, tous tels qu’ils sont, encore faut-il avoir du sentiment pour les savourer. C’est le jouir, non le posséder, qui nous rend heureux » (Montaigne, « Essais »).

 

Enfin, celle qui m’anime, au sens de me mettre « en vie » :

« Les moralistes qui disent aux hommes « Réprimez vos passions et maîtrisez vos désirs, si vous voulez être heureux », ne connaissent pas le chemin du bonheur. On n’est heureux que par des goûts et des passions satisfaites…. Ce serait donc des passions qu’il faudrait demander à Dieu, si on osait lui demander quelque chose » (Mme du Châtelet, « Discours sur le bonheur »).

 

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Image cromaconceptovisual - Pixabay



23/05/2020
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