Sous la plume de Jeanne

Sous la plume de Jeanne

Quand la francophonie parle d’érotisme…

Parler français ? Quelle chance ! Quelle autre langue peut se vanter d'offrir autant de richesse, de finesse, de subtilité de langage ? Aucune. De là à penser que le français suffirait à tout exprimer…. Erreur fatale. Il semblerait en effet que les quelque 300 millions de personnes aptes à s’exprimer en français, présentes sur 106 pays et territoires aient cru bon d’inventer, d’imaginer leurs propres mots pour évoquer les choses de….l’amour.

 

Tout récemment, mon chat avait élu domicile sur une étagère de la bibliothèque. Tout à son aise, il avait poussé les ouvrages susceptibles de le gêner pour sa sieste. Après avoir refait le monde dans son sommeil des heures durant entre Philip Roth, D.H Lawrence, Gionot, et autres Maupassant…il finit par s’étirer, se lever et malencontreusement faire tomber un livre. A mes pieds, « Le dictionnaire érotique de la francophonie » écrit par un certain Georges Lebouc. Cet ouvrage avait échappé à ma mémoire et à ma curiosité depuis des années. Merci le chat.

 

En guise de prologue, l’auteur expliquait que l’amour relevant de l’intimité, son langage était le plus souvent crypté et déjà difficile à décoder pour les non initiés vivant dans le même pays. Le cas échéant, d’autant plus quand d’autres pays ou entités francophones ont eux aussi élaboré leur propre langage autour des choses de l’amour. Merci à Georges Lebouc et à son dictionnaire érotique de la francophonie pour nous rendre l'exercice plus aisé et pour ce florilège d’expressions hautes en couleurs et si gaies.

 

Commençons par la lettre "A" où nous apprenons qu’au Québec, une "agace-pissette" est une allumeuse, qu’"aimer à la folie comme une puce à l’agonie" signifie être très amoureux (« Tu sais toi, je t’aime à la folie comme une puce à  l’agonie ! » Argh !!) que "faire l’acte" signifie avoir des relations sexuelles, qu’avoir un "gros argument" ou un "bel avenir", signifie avoir des seins plantureux. D’ailleurs, j’y pense, le fait d’avoir une poitrine plantureuse peut aussi permettre d’avoir un "bel avenir".

 

Allons à la lettre "F". Au Bénin, une "fille jaguar" est une fille élégante, fuselée. En Côte d’Ivoire, un "foireur" est un chaud lapin ; se "gratter la fourche" ou "faire du fromage" au Québec, c’est "aller voir Madame cinq doigts" ou "agacer le sous-préfet" en France. C’est-à-dire, "se la passer à la feuille d’or"…. Et si on vous dit au Québec d’arrêter d’avoir le "feu au cul", ne vous méprenez pas. Il vous est juste conseillé de cesser de vous mettre en colère.

 

"H" comme homme. Aux Antilles un homme  "à deux graines " est un homme courageux et brave. "A une seule graine", il peut commencer à s'inquiéter...Il sera alors lâche, pleutre, poltron.

 

A la lettre "M", on apprend qu’un « matos » en Côte d’Ivoire désigne un postérieur. Quand il est qualifié de "mémé", voire de "gros mémé", on tire davantage sur le postérieur version XXL ; que "minoucher sa blonde" au Québec signifie "peloter sa petite amie".


Et si je vous dis que j’hésite entre un suçon ou un tourment d’amour, tout va bien. Mon cœur balance juste entre manger une sucette (Québec) ou une pâtisserie à la noix de coco (Antilles).  Mais si je demande une sucette au Québec, il y a des chances que l’on vienne me faire un…suçon.

 

Et de vous offrir pour clore cette prose gentiment coquine un mot d’Alexandre Dumas père :

 

- Je bois au beau sexe des deux hémisphères !

- Et moi je bois aux deux hémisphères du beau sexe.

 

 

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23/05/2020
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