Le gang des voleurs de banquettes

Ce matin là, tout en me brossant les dents, j’écoutais la revue de presse de ma radio préférée lorsque j’entendis "le gang des voleurs de banquettes de Clio est tombé". Avais-je bien entendu ? Vite, je me rinçai le bec et augmentai le volume.

"Un réseau francilien qui s'était spécialisé dans le vol de banquettes de Renault Clio 4, a été démantelé par la police. Neuf hommes au total ont été arrêtés, lesquels auraient fait pas moins de 220 victimes". Quand même…Poursuivant, le journaliste expliquait qu’ils en avaient fait une véritable entreprise. Un business hyper rentable, parfaitement huilé. Une fois leur butin obtenu, les voleurs passaient une annonce sur le site d’annonces "leboncoin". Chaque banquette pouvait leur rapporter quelque 300 €. Mais tout a une fin et le gang des banquettes de Clio est tombé. Game over.

Voler des banquettes de Renault Clio ? Mais quelle mouche a donc piqué ces jeunes malfrats ? Et pourquoi spécifiquement des Renault Clio ? Primo, parce que plus faciles à désosser. Imaginez... démonter des banquettes d’une Audi Q7, c’est d’un autre tonneau. L’autre hypothèse c’est que nos "amis" ne devaient pas être polyglottes. Parce que, voyez-vous, c’est déjà toute une affaire de lire des instructions en français d’une armoire en kit qu’il faut monter (d’autant lorsque la traduction a été réalisée par "Google translator"). Alors s'en prendre à des Renault, ça évite de se coltiner une documentation en allemand, en japonais ou en coréen.

Quel était le modus operandi de ce gang de bras cassés et de pieds nickelés ?

- T’as pris la trousse à outils de ton paternel ?

- Comme tu m’as demandé.

- C’est quoi ça ?

- ?

- Cette clé à molette ?

- Une clé.

- Elle vient d’où pour être aussi nase ?

- Je te l’ai dit. De chez mon père.

- De Chine oui ! Comment veux-tu que je désosse cette p…. de banquette avec un engin pareil !

Une fois le forfait terminé, reste la publication de l’annonce sur "leboncoin". Et là…

- Banquette, tu l’écris comment ?

- Bah…çomme ça se prononce.

Quelques minutes plus tard…

- "Ven bankète Reno Cllio 4 – trè bon éta". Voilà, c’est fait.

- Sur la tête de ma mère, tu veux notre mort ?

- Tu m’as demandé de mettre une annonce. La voilà.

- C’est bourré de fautes ! Tu veux qu’on se fasse repérer ? Laisse-moi faire. Mais quel blaireau ce mec !

- "Vends blanquette Renault Clio 4 – parfait état". Voilà une annonce qui tient la route.

- Heu…

- Quoi encore ?

- Je crois que tu as écrit "blanquette".

- Je t’en pose des questions moi ?

Et c’est ainsi que notre auteur de "blanquette", trop fier pour écouter son complice, n’a pas corrigé sa faute et s’est fait repérer comme un bleu par la gentille police qui, elle aussi, cherchait justement des banquettes de Renault Clio 4 sur "leboncoin" pour remplacer celles de ses voitures de fonction
La morale de l'histoire ? Il ne faut jamais avoir de certitudes sur la vie. Encore moins sur soi.